Après avoir vu L’épreuve des mots, émouvant documentaire de l’Arche fondé sur des témoignages, j’ai eu une intuition au cours d’une prière : j’ai vu les visages de ces personnes avec handicap venir se poser sur le visage du Christ qui se trouvait sur le mur du salon. Offerte en 1985 par une religieuse, cette petite image m’a saisie et je l’ai toujours gardée. Pendant des années, ce visage du Christ a nourri et accompagné ma prière. Icône moderne apaisante, témoin de mes joies et de mes désolations. Symbole de l’Eglise « corps du Christ » et de la fraternité universelle…
Ce matin-là (en novembre 2011), grâce à mes amis de l’Arche et à une prière vécue lors d’une « retraite dans la vie », j’ai comme décillé les yeux en contemplant ce beau visage du Christ, façonné de centaines de visages et j’ai ressenti le besoin impérieux d’en retrouver l’auteur, pour le remercier.
L’Esprit a-t-il suscité ce désir ? Je le crois et j’en rends grâce.
En menant l’enquête, j’ai cheminé de surprises en surprises, découvrant que ce collage magnifique avait été créé de façon empirique dans l’aumônerie d’un modeste collège pendant le carême, pour la fête de Pâques 1982. Puis, voyant l’incroyable destinée de ce carton recyclé (copié, reproduit sous forme de carte et de poster), j’ai eu l’envie d’écrire un livre pour faire connaître cette histoire, tout en me demandant : pourquoi ce travail catéchétique est-il si puissant et rayonne-t-il de façon si juste en nos cœurs de chrétiens ? Comment sommes-nous visages du Christ les uns pour les autres ?
Intitulé Ils m’ont révélé ton visage, ce livre est centré sur un visage de Jésus créé par des catéchistes et des collégiens, à Péronne (Picardie). Façonné de centaines de visages, ce collage connaît depuis plus de quarante ans un rayonnement imprévu, révélant “comment le corps du Seigneur se tisse jusqu’à aujourd’hui, comment il irradie de proche en proche sa douce lumière” (Étienne Grieu, Jésuite, préface).
Accueillie dans des communautés de l’Arche, des paroisses, centres spirituels, aumôneries de collèges publics et maisons de retraite, j’ai aimé partager ce chemin étonnant et échanger avec les auditeurs, interpellés par la beauté de cette icône. Témoin de la fécondité de cette image, qui éclaire en douceur le visage de ceux qui la contemplent, je souhaiterais la faire découvrir et proposer mon témoignage plus largement.
“Tu as vu ton frère, tu as vu ton Dieu” , dit un Père de l’Église :
laissez-vous interpeller par cette invitation à la rencontre !
Blandine Dahéron